Krav Maga – préparation physique – technique de combat

Soyons réalistes ….

Bonjour à toutes et tous,

Un article aujourd’hui qui a vocation à nous faire réfléchir….

Nous pratiquons le « self défense », une discipline comme son nom l’indique très clairement, qui doit nous apprendre comment nous « défendre » lors d’une agression, c’est à dire à stopper une séquence le plus rapidement possible, en préservant au maximum notre intégrité physique (et psychologique) ainsi que celle de nos proches éventuellement.

self 2

Vaste programme…puisqu’il s’agit d’acquérir des capacités et des compétences extrêmement variées et complexes. Des compétences aussi bien sociales (être capable d’appréhender un environnement, des individus sous l’angle de notre sécurité), psychologiques (anticiper sur les intentions d’un potentiel agresseur – souvent plusieurs –  entrer en interaction, dialoguer avec l’agresseur quand cela est possible et pertinent, ne pas dialoguer éventuellement…), des compétences directement liées au combat: techniques (protection, déplacements, frappes, saisies, projections…) et physiques (force, explosivité, endurance, résistance, maîtrise du stress…). Et bien entendu, une compétence stratégique, incontournable, essentielle, celle-là même qui nous permettra de faire les bons choix au bon moment….

Dans nombre de clubs,  ne sont appréhendés qu’exclusivement les aspects techniques de notre discipline, c’est à dire la phase de confrontation physique, celle du « combat », enseignement mis en oeuvre généralement dans un environnement familier, sécurisé (dojo), avec des partenaires connus et dans une configuration où les élèves savent bien que, mis à part quelques « bobos », il ne leur arrivera arrivera rien de grave. (et c’est tant mieux !!)

Il est donc extrêmement difficile, en club, de se rapprocher d’une situation d’agression « réelle », celle-ci n’ayant que très peu de points commun avec ce qui se passe sur les tatamis et principalement la dimension psychologique de la violence et de ses effets sur les victimes d’agressions.

Unknown

D’où la question qui se pose. Notre entrainement nous permet-il réellement d’acquérir les compétences nécessaires pour faire face à la violence de rue ?

Je n’ai pas la prétention de répondre à cette question mais j’ai mon idée….

Le pré-requis à tout enseignement de self défense qui se prétend efficace réside, selon moi, dans l’appréhension même de la notion de violence. La violence, dans la rue, est un événement soudain, régit par des règles qui lui sont propres, une situation « hors du temps et de nos codes » à laquelle  peu d’entre nous sommes préparés. Et lorsqu’elle s’impose, de manière forcément brutale,  elle génère des phénomènes psychologiques et physiologiques que nous n’avons pas l’habitude de ressentir, des phénomènes qui nous perturbent et qui dans bien des cas, empêchent toutes réactions salutaires – gestion, fuite ou combat…Lors d’un épisode d’agression, certains perdront en effet jusqu’à 70% de leur capacités physiques et mentales !!

Le stress généré par une telle situation engendre une série de manifestations physiologiques « réflexes », pilotées par notre disque dur interne, censées nous préparer à l’affrontement ou à la fuite. Ce stress est malheueusement « brouillé » par d’autres apprentissages, sociaux, moraux et se traduit souvent par une perte de contrôle de nos propres sens: peur extrême, voir même sidération, perte des repères d’espace et de temps, incapacité à agir, réagir…parfois même paralysie…

Il est donc primordial dans un premier temps, d’apprendre à connaitre cette violence, dans ces manifestations les plus récurrentes, d’apprendre à la visualiser  dans ce qu’elle est réellement et éventuellement – dans une certaine mesure bien entendu , la ressentir.

Et si en faire l’expérience, n’est pas chose aisée,  puisque par définition nous cherchons majoritairement à l’éviter (et nous avons raison!!)… nous pouvons par  le biais d’un entrainement intelligent et construit nous familiariser avec sa « réalité » et nous y préparer au mieux.

Au regard de cette  exigence de réalisme, nos entraînements doivent donc impérativement intégrer de manière prioritaire, deux volets incontournables, fondamentaux à tout enseignement:

  • la préparation au stress, par le bais de « mises en situation » scénarisées, de combats « appuyés » contre un ou plusieurs adversaires (avec toutes les protections nécessaires évidement), dans des lieux parfois autres que notre bon vieux tatamis..
  • Une « vraie » préparation physique, celle qui nous permettra, au delà d’arborer des abdominaux impeccables, d’aller puiser au plus profond de nos ressources et de nous forger un mental d’acier !!

Pour illustrer mon propos sur cette notion de réalité de la violence, je vous propose de lire la  vidéo ci-dessous: elle un peu dure, mais reflète bien la façon dont se passent les choses et montre clairement un état de sidération: le jeune homme agressé ( seconde 46′) est totalement paralysé, se laisse frapper sans aucune réaction…et ne fuit même pas lorsqu’il en à l’occasion (c’est son agresseur qui le « pousse » hors de la rame…)

A méditer ….Nous en reparlerons en cours….

Rappelez vous, « lorsqu’il n’y a plus d’adversaire, il n’y a plus de combat. »

Bien à vous,

Bernard et l’équipe

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